L'Ankou est devenu le symbole de la mort dans tout l'Occident depuis l'aire moderne et pourtant....
Vous connaissez tous son aspect et sa fameuse représentation sous la forme d'un squelette. Il est recouvert d'un linceul tenant dans sa main une faux portée à l'envers afin de faucher les âmes au trépas. Sa face au crâne cadavérique n'est presque point visible sous son capuchon en feutre noir à large bord. On y devine sa grande silhouette décharnée sous un long manteau obscur tout en réussissant à peine à distinguer ses cheveux longs et blancs. Sa mission: collecter les âmes dans sa charrette grinçante (ou sur une frêle et déglinguée petite barque quand il est sur le littoral).
Se présentant tel le maître de l'au-delà, l'Ankou demeure quasi omnipotent...
Les représentations les plus anciennes le montraient armé d'une flèche ou d'une lance et non d'une faux comme actuellement et circulant de la tombée de la nuit jusqu'à l'aube accompagné de son cocher aux rênes de son chariot grinçant. Ankou est presque toujours, et à tort, confondu avec le diable alors qu'il ne représente pas la mort en elle-même mais son serviteur: son seul et unique rôle étant de récupérer les esprits des presque défunts.
Les nombreux ossuaires et autres édifices où s'entassaient de par le passé les ossements des trépassés nous rappellent la familiarité des Bretons par rapport à la mort et à l'impermanence des choses. Autrefois, les paroissiens méditaient même, comme presque naturellement, devant des crânes ce qui n'est pas sans nous ramener à certains aspects du bouddhisme tibétain (toute proportion gardée) et à leur déité nommée Yama.
L'enseignement dit « de
la voie directe » chez eux étant bien plus ardue et
destructrice de l'ensemble de nos constructions mentales et en
particulier de notre « mental-ego ». Je me souviens
encore enfant de ce mur entier de petites niches en bois qui
abritaient des crânes dans la cathédrale de Saint Pol de Léon
(29).... Belle piqure de rappel aux concepts suscités!
Entendre grincer les roues du « Karrig an Ankou » (nom breton du chariot) ou le croiser en chemin étaient des signes annonciateurs du décès d'un proche. L'implacable personnage nous met ainsi tous en garde contre l'oubli de la fin obligatoire de notre véhicule d'incarnation et donc de l'impermanence des choses propre aussi au bouddhisme mahayaniste. Ainsi, on trouve des sentences gravées sur les murs d'ossuaires ou d'églises des monts d'Arrée(29) comme : « Je vous tue tous » à Brasparts et à La Roche-Maurice ou d'autres « Souviens-toi homme que tu es poussière ». Il remplit en fait un rôle de « passeur d'âmes ». Une fois encore tel Yama qui ne juge pas mais fait simplement le décompte de nos actions karmiques.
L'Ankou a donc son domaine dans les Monts d'Arrée, où il règne en maître, et les âmes des trépassés sont alors sous son pouvoir sans faille. Ces esprits moribonds en chemin vers le passage d'après la mort (Le Bardo chez les bouddhistes tibétains) fréquentent et errent dans les marais, les chaos des rivières ou les recoins ténébreux de la lande bretonne. On nomme d'ailleurs le pied du mont Saint-Michel, les « marais de l’Enfer » (en breton «Yeun Elez ».
le Mont Saint-Michel. Monts d'Arrée. Finistère. |
On dit aussi que l’Ankou est renouvelé tous les ans par le premier mort de l'année ou le dernier de l’année précédente. Si c'était une personne jeune, il cherchera à emporter des personnes de sa génération. Alors que si c’était une personne âgée, les anciens auront du mouron à se faire dans les mois suivants. Enfin, si celui qui tient le rôle de l’Ankou avait la réputation d’avoir été une personne froide et malintentionnée, il sera enclin à faucher le plus d'âmes que possible durant son année de règne.
S'il me tient à cœur de vous parler de cela, c'est parce que je crois voir une parallèle entre ma région de quasi naissance, le Finistère, d'avec celle d'une de mes incarnations passées: le haut Himalaya. J'ai finalement cru comprendre que vivent encore les mêmes forces et esprits du règne Minéral dans les 384 mètres d'altitude érodés des monts d'Arrée qu'aux gargantuesques 8850 de l'Himalaya. La même Énergie y subsisterait et c'est bien pour cela que j'ai tant de ressentis depuis notre emménagement entre montagnes noires et monts d'Arrée !
Alors, en complément logique, je vous propose l'extrait suivant:
« L’image que je me faisais d’un possible «Après» avait changé au cours de ces dernières années. J'apprenais, au jour le jour, à lire les secrets du monde et à méditer. Ma vision passée fut plutôt simpliste et familière. On se cantonnait à arriver en un lieu de béatitude, proportionnel aux mérites engrangés ici-bas. Elle était devenue bien plus subtile. J'avais progressivement perdu cette notion d’un jugement orchestré par un Dieu Tout Puissant. Cela au grès du fait qu’un tel jugement n’était probablement pas nécessaire.
La révélation de l’ultime nature de l’Esprit serait un passage obligé pour chacun. Or, plus nous serions éloignés du lumineux état au moment du passage et plus la désillusion serait cruelle. Là, point de nécessité d’un grand et dernier jugement. L’âme ainsi libérée de toutes ses contingences matérielles et des concepts qui y affairaient ne pouvait que se rendre à l’évidence. L’absurdité de ses actes passés lui sauterait aux yeux.
Le «Jugement» devenait automatique et immédiat, ne requérant point l’intervention de quelque puissance extérieure que ce soit. Ultime, sincère et incontournable face à face avec cette simplicité que l’on aurait dû rechercher et vouloir faire sienne en incarnation. Au creux de ce miroir sans échappatoire, l’auto sanction se délivrait seule ! La conscience se retrouvait dès lors esseulée, dépouillée et sans issue de secours possible. De s’y souscrire... Impossible ! Découvrir notre visage défiguré de nos égocentrismes, nos mensonges ou nos traîtrises... Nous y serions obligés. Au bon rôle de les avoir si bien ignorés ou camouflés durant notre existence, rien n'y ferait plus ! Ils se tiendraient implacablement droits. C'était peut être cela l'après du trépas?
De la sorte, s'expliquerait l’incroyable sérénité commune aux sages et aux saints. Lors de l’approche certaine de la mort, au plus près de ce que leurs capacités spirituelles leur avaient donné au Tout, ils s’engageaient sereinement vers la libération. Ils pouvaient même s'offrir une béatitude certaine ! Ils se savaient en route pour ce qu’ils avaient presque déjà touché du doigt : la félicité !
Ainsi, se transformer quotidiennement n’était pas si simple et je l'expérimentais parfaitement. Détricoter le tissu d’à priori qu’était mon esprit s’avérait particulièrement plus complexe qu’il n’y semblait. Fallait-il surtout réussir à le faire soigneusement ! Je retrouvais sur mon chemin ce traître de virus : le petit ego ! Celui là même qui promettait sans cesse le meilleur et semait le pire. Il nécessitait de trouver moyen à le chasser ce microbe car l’insignifiance de mon destin tenait dans ces graines de détails.
Je ne me sentais plus aucune gêne à me tourner vers l'ensemble des différentes sagesses que cette terre avait portées. Seules importaient la profondeur, la beauté et la compassion que chaque enseignement pouvait contenir. Nous étions indéfiniment tous issus d’un primordial et même atome primitif. Contrairement à ce que j'avais pensé, devenir philosophe ne consistait assurément pas à demeurer un intellectuel ou un érudit ! L’étymologie du mot en disait infiniment plus: Amour de la sagesse !
L'intelligence se devait donc d’œuvrer à une unique chose… Le bonheur.
Plusieurs et différentes voies pouvaient mener vers ce point avec pour seul objectif commun celui de la bonté. Ainsi, les augustes méditants, par le biais de la recherche, se dirigeaient sereinement vers la supposée «extinction». Ils demeuraient sans crainte et surtout épaulés d'une excellente préparation à la suite des réjouissances.
Par ce biais, notre karma dépendait uniquement de nos actes. On dit même que certains éveillés, par leur immense et infinie compassion, choisiraient de revenir délibérément ici bas ! Ils renonceraient à la Gloire Éternelle afin d’aider les Hommes à se diriger.... Voilà où m’avaient mené ces derniers mois réflexifs concernant l’existence de Dieu. Quoiqu’il en fut de son Existence ou pas, il était nécessaire de m'engager vers une forme de gratitude et de compassion.
Qu'importait, au final, de trouver des preuves de Sa radieuse présence?! Il fallait être bon sans avoir à le faire pour Lui plaire ou de tenter de gagner un possible paradis ! Bien se tenir une vie durant, dans la terreur et au seul but d’accéder à un Au-Delà, n’avait plus aucun sens. Les fruits spirituels ne pouvaient en aucun cas avoir pour finalité de gagner une quelconque récompense. Si Il existait, aurait-Il pu le vouloir autrement?
Un croyant «véritable», profond et loyal, pouvait-il sincèrement penser qu’un Être Suprême puisse monnayer sa Béatitude? Serait-Il heureux de voir que ma compassion ou mon amour des Autres eurent été conditionnés par l’appât d’une belle promesse? Assurément non !
Pas de gains potentiels, pas de douces et tendres promesses mais la seule envie d’Être... En plénitude !
Page 423 de « Les maladies du Bien ».
Livre: Les maladies du Bien.
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Yan SERRE.
Le 03/01/2021.
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