lundi 7 février 2022

Sans religion. #Spiritualité

les fées de SERRE

 

"Depuis de trop nombreuses années je me

rabâchais l’exigence de vivre enfin dans l’ici et

maintenant ! Il fallait arrêter de construire cela

hypothétiquement pour enfin l'expérimenter. Je

découvrais qu'au creux de chaque jour l'on se

construisait. Y avait-il donc un handicap

invisible qui bloquait à cela? J'apprenais et

réapprenais sans cesse à mieux respirer,

regarder, écouter, contempler les offrandes

quotidiennes et pourtant… Comment pouvais-je

nourrir pleinement mon expérience d'incarnation

sans en devenir l’esclave? Ce passage terrestre,

je me refusais à le considérer comme une prison

et un lot de souffrances. Cette parenthèse à

l'Ordre cosmique, cet épisode se devait,

nécessairement, d’avoir une belle utilité, mais

laquelle? Expérimenter, se perfectionner,

concourir au détachement, tout cela apparaissait

telle une évidence. Se détacher : Oui ! Mais de

quoi et comment restait un questionnement

central. L'infini, la bonté et la sagesse n’étaient

probablement qu’une seule et unique chose.

Retourner à l’au-delà, ne re-faire à nouveau

qu’Un... Probablement, mais enrichi de quoi?

Qu’avait donc pu signifier le Christ lors de son

ultime souper lorsqu’Il rompit le pain et

annonça : «Prenez car ceci est mon corps et

mangez en tous» sinon qu’Il serait bientôt parmi

les particules, les pollens et les graines de la

Terre? De cette chair surgirait prochainement

des blés produisant notre pain quotidien.

Percevais-je bien le message? Était-ce de

participer en dernier recours au Tout plus que

jamais? De cette compréhension pouvait naître

un enseignement: celui de l’apaisement et de la

tranquillité de l’esprit. Dans cette quête, la

corporéité servait peut-être à vivre de la

jouissance des sens. Chaque jour, chaque

instant, graduellement, il fallait accepter son

retour prochain vers l’Immensité. Surtout se

libérer des peurs et autres craintes en sachant

que le beau et imposant renvoi, inéluctablement,

s’amorçait! Il faudrait se savoir, se sentir, dans

la bonne direction emplissant l’esprit d’humilité

et de partages, en se sentant néanmoins toujours

proche de la grande trouée. Et puis, pourquoi ne

pas voir la vieillesse tel un temps consacré au

développement spirituel en lieu et place d'une

terrible affliction? «Je ne suis que poussières»

disait Moïse. Poussières de cendres, de sables,

d’étoiles ou de mer mais dispersées aux quatre

vents des quatre points cardinaux. Aller s'oublier

dans l’éternité sans durée et sans temps...

Néanmoins, ici-bas, impossible de faire corps

sans corps! Je n'attendrai plus de miracles qui

ne seraient pas exaucés mais, simplement,

j'apprendrais à écouter et à contempler tout ce

qui m'entourait et s’avérait être Le véritable

miracle en soi! Pourquoi sans cesse me mettais-je en 

quête d’extraordinaire, et qui plus est

immatériel, là même où le fantastique du règne

créatif s’offrait à tous dans chaque instant.

L’existence s'imposait alors naturellement

comme la plus belle des églises! Un lever de

soleil en icône, un arbre ou une source en statue.

Et si les religions avaient été une imposture, une

falsification? L'authentique ne tenait-il pas dans

l'apprentissage de ce que l'on Est et pourquoi

l'on Est? (L'on naît) 

Même au bout de l'ultime dépiautage

biologique de nos corps, en les analysant de

façon purement organique, il restait néanmoins

cette incroyable capacité à la chair de produire

pensée et spiritualité. À l’heure de tous les

progrès de la science, il devenait flagrant que la

contemplation de la Nature s’effaçait. Que

restait-il des connaissances ancestrales qui

l’avaient si bien intégrée? Pourtant, le

décorticage scientifique et microscopique de

l’univers montrait de lui-même toute la

religiosité. Des miracles et des cathédrales

pullulants de saintetés et de reliques d’un

immémorial passé s’offraient aux appareils. De

découvertes, il n’y en avait point! Seulement

 

des confirmations de connaissances presque

oubliées ou refoulées. Malgré les incroyables

prouesses de la modernité épluchant, étape par

étape, l’ensemble des stades de la Création, il

persistait invariablement cet inexplicable

résultat. De l’énergie, des pensées, du spirituel

s’entrechoquant et s’entrelaçant au sein d’une

même Entité. Que dire des milliards de

connexions «synaptiales» qui se produisaient à

chaque seconde, restées abstraites ou donnant

lieu à des paroles et des actes? Étaient-elles

vouées à éternellement se confronter ou à

finalement communier? Ceci m'apparaissait

soudainement comme une immense soupe

planétaire s’éparpillant en toutes directions. Je

me faisais nécessité de ré-apprendre à goûter la

joie de marcher, regarder, aimer, entendre ou

écouter… Mais en toute conscience et en tout

amour des choses pour ce qu'elles sont! A

l'aune de la candeur de ces dons perpétuels. Cela

semblait si aisé et pourtant! Derniers arrivés

nous étions, tels les ultimes invités à un festin

prêt à s'offrir. Tout, ici, mit sous nos mains et

nos yeux. L'Univers autour de nous, au travers

de nous et en nous... Nous sommes cet univers!

Et pourtant, nous foulerions du pied cette même

Énergie qui nous aurait offert cela avec amour?!

Nous pourrions détruire ce plus sublime des

cadeaux offert sans condition et en parfaite

gratitude? Pour autant, je n'étais pas en train de

me construire une version idyllique de notre

planète et restais conscient de l’existence de la

souffrance. Seulement, je me tenais prêt à me

tourner indéfiniment vers la bonté et l’envie de

contemplation. L'ensemble des libertés

résidaient tout à coup dans cette merveilleuse

possibilité de choisir le meilleur. La simplicité

se livrait sans fin et à chaque instant. Une

puissance des hauteurs s'offrait tel le plus

succulent des fruits... Prêt à être cueilli. Il n’y

avait point de condition préalable, de matériel

spécial requis. Ceci demeurait tout bonnement

en présence et à portée de nos mains. «Demande

et l’on te donnera, frappe et l’on t’ouvrira». Au

creux de cette révélation, il n’existait aucun

orphelin ou déshérité de la volonté. Nous

devenions tous des champions olympiques du

bon vouloir. Il suffisait de s’octroyer la chance

bénite de connaître le meilleur de nous-même et

il se présenterait. Le cœur de l’Homme se devait

d’être sondé afin de faire remonter en surface sa

fantastique capacité compassionnelle. Nul ne

pouvait en être démuni quand tout un chacun, ne

serait-ce qu’une fraction de seconde, avait connu

la plénitude de cette joie parfaite. Qui

s'abstiendrait de revivre un tel moment et de le

prolonger à jamais? Se divulguait là le parcours

d’une vie: dans chaque journée se révélait le

secret de ma présence ici. Cette expérience

devenait aussi intense que nécessaire.

Cependant, s'en délecter en une seule et unique

rasade paraissait impossible! Un nectar si

démesuré, si dense, si fort… Les strates

inconscientes trop subitement libérées

m’auraient probablement submergé. Faudrait-il

se résoudre à tout distiller au compte-goutte du

quotidien? Patience et longueur de temps que

celle d’une existence à apprendre et connaître."

Yan.

Chapitre 22 de "Les maladies du Bien"

(disponible sur demande)

Pour aller plus loin retrouvez-moi dans cette vidéo 

(le son n'est pas top, désolé!)

Vidéo: Sans religion

Merci pour votre intérêt!

https://www.le-couple-alchimique.com/


Yan SERRE

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