De me dessiner intérieurement ce que pouvait être ce vaste monde par monts et vaux. Perpétuellement en décalage, et quelque peu marginal depuis ma tendre enfance, j'avais finalement cédé aux puissances conjuguées des exigences sociétales et familiales.
«Il faut entrer dans le moule mon garçon» semblait s'acharner à me crier le système!
Malgré des voyages de plus en plus lointains, jusqu'à l'approche de la fameuse quarantaine, je restais ainsi socialement «presque» adapté aux obligations de notre carcan occidental.
J'avais lentement plié mais pas rompu.
Surtout pas complètement rompu à ma folle envie de découvrir la planète et tout particulièrement d'un jour devenir écrivain. Surtout pas aussi à celle de finir par me connaître moi-même. Car partir à l'aventure géographique procédait d'un subtil moyen de découvrir qui j'étais vraiment intérieurement. Passée la trentaine, l'apprentissage autodidacte du yoga et du bouddhisme me projetait naturellement vers le continent asiatique. Se présentait là une révélation qui se devait d'être validée par un voyage tellement plus initiatique! Les nombreuses années de recherches sur le sens de ma vie, le pourquoi de ma présence ici bas, faisaient assurément sonner le temps d'une introspection sans concession.
Pour cela, il me fallait m'enquérir d'une contrée propice au recueillement et libre de toute forme de distraction. A cette profonde interrogation :
«Nos existences pouvaient-elles se résumer à un travail, des possessions ou autres désirs de pouvoir?»
Il me fallait esquisser réponse. Il ne restait plus qu'à préparer mon sac à dos et de partir à la découverte de soi.... Du Soi. Les lieux reculés que sont le Haut-Himalaya sauraient, sans faille, remettre en cause mes trop vieilles certitudes. Je choisissais ainsi de gonfler les voiles de la découverte, d'aller explorer les pieds ancrés des plus hauts sommets de notre belle terre mais aussi une culture et des coutumes, un peuple et de singulières croyances. En fait, encore bien plus que tout cela :
Une spiritualité et un voyage intérieur.
Au moment du départ de mon premier périple hivernal de 2012, j'étais à un passage clé de mon existence. Celui d'une nécessaire prise de conscience que chacune des épreuves que j'avais traversé de par le passé ne pouvait être autre chose qu'un enseignement.
Il fallait transcender ces expériences afin d'en tirer une énergie nouvelle à ma propre révélation!
Voilà le pourquoi de ce brin de folie que d'aller tâter les pieds des plus hauts sommets de la planète en solitaire, sans guide, sans porteur et sans moyen de communication en hiver. Il n'y avait point d'autre possibilité que de commencer par sortir de ma zone de confort. Le carnet de route, s'il s'annonçait quelque peu extrême, procédait de cette volonté de dépouillement de soi.
De découvrir qui l'on EST VRAIMENT quand il n'y a pas de sollicitations extérieures.
Pas de télévision, d'internet, de smartphone, de musique, de petite amie, de copains, de discothèques, de bars, de supermarchés....
Il me fallait gravir ma propre montagne en solo pour pouvoir m'offrir un jour le droit de côtoyer en profondeur et aussi dans sa dimension amoureuse un autre Everest que le mien! Ces périples n'étaient autres que la possibilité offerte à sortir de mon enfermement égotique quotidien. En fait, de cette petite bulle que nous nous construisons et que nous nous laissons souvent croire qu'elle est LA réalité!!! Hors, gravir la montagne et regarder sa petite maison (son moi) au beau milieu de toutes les autres constituant une mégapole entière, c'est prendre du recul.
Prendre aussi de la hauteur sur les choses au sens propre comme figuré. C'est exactement ce que mes voyages ont permis: dé-zoomer ma vie et mon existence.
Relativiser, prendre conscience, m'introspecter en profondeur et sans mensonge aucun.
Me regarder vraiment tel que j'étais au cœur de cette solitude et de ce silence extérieur comme intérieur. Voilà la puissante énergie que vous pourriez débusquer entre les lignes.... Je pourrais bien développer sur le périple en lui-même si cela m'en disait mais tout n'est pas là!
Ce qui importait le plus, c'était que mon ego fut tant et tant remis en question là haut.
Qu'au delà de toute notion de performance s'ouvrirait une autre voie, d'autres hauts cols à la découverte de soi.... Il ne pouvait se présenter la possibilité de rencontres véritables tant que l'herbe n'avait pas été coupée sous le pied du petit ego. C'est TOUJOURS lui qui est empli de désirs, d'attentes ou autres exigences vis à vis de l'Autre! Afin d'accéder à toute forme de relation digne de ce nom, il me fallait d'abord me donner les moyens de me défricher intérieurement.
C'était le salut à la possible rencontre de l'Autre dans sa dimension ultime.
Tant que subsistaient en moi des notions de comparaison liées à l'ego, à la compétition, à la peur d'être ou ne pas être ceci ou cela alors la porte à la communion avec les autres ne pouvait, au mieux, que s'entrouvrir ou, au pire, rester totalement close! Nous avons presque tous cette propension à croire que nos problématiques internes ne sont que mineures et peuvent bien rester inconscientes et/ou cachées.
Grave erreur car elles régissent notre comportement et notre vision globale du monde! Tant que ce travail d'escalade intérieure n'a pas été amorcé, alors nous nous comportons (sans même nous en rendre compte) tels des automates.
Action/Réaction est notre mode permanent de fonctionnement!
Pourtant, lorsque le voyage introspectif est déjà bien amorcé et que l'on a pris conscience de notre mode de fonctionnement branché sur le pilotage automatique, dès lors les vibrations que nous émettons peuvent entrer en communication avec celle d'une ou un Autre ayant, elle/lui aussi, fait son cheminement interne.
Mes livres «Népalsolo» procèdent donc de ce travail premier et obligatoire sur soi. De ne surtout pas mettre la charrue avant les bœufs et de s'étonner ou de crier au monde entier notre injustice parce que ça ne fonctionne pas! C'est même le labeur indispensable au stade supérieur du perfectionnement et ultimement à celle du couple conscient!
L'aventure du couple n'est autre, elle aussi, qu'un voyage.
Celui d'une découverte nouvelle de soi au travers de l'Autre.... De l'Autre au travers de soi. Nous devenons ainsi des carnets de voyages aux dimensions multiples:
Géographique, humaine et spirituelle!
C'est pourquoi nous recherchons si ardemment un partenaire «idéal»! La leçon principale de mes périples solitaires himalayens fut donc de tenter d'apprendre à me pardonner, m'aimer et à re-trouver la source de lumière jaillissante que je suis plutôt que de chercher un être à aimer en mode béquille, voire même «chaise roulante».
Arpenter mon chemin montagneux tel qu'il est, en conscience, m'a ainsi progressivement ouvert le chemin à une réelle et possible découverte d'une autre voie...
Ré-apprendre notre lien profond avec la Nature, la portée de la solitude, du silence et donc, tout simplement, se reconnecter à l'Amour me furent offerts au travers de mes voyages initiatiques himalayens."
Sachez que j'ai décidé d'abandonner mon travail salarié depuis 2013 afin de vivre de ma seule écriture tout en ayant choisi de rester libre et indépendant des grandes maisons d'éditions et des multinationales.
Je vous propose donc de découvrir mes ouvrages, tous autobiographiques, en me contactant directement.
En effet, tout comme la télévision aurait pu être le plus fantastique outil à l'évolution et au partage entre humains, internet a aussi basculé dans le contrôle, le pouvoir du dieu argent et même la surveillance de masse. Ainsi, nous avons fait le choix délibéré de remettre l'Humain au cœur de tout et de privilégier les échanges directes, sincères et chaleureux... sans site internet!
Pour nous contacter: Signal groupe privé
Mille mercis pour vos soutiens et partages.
Fraternellement,
Yan.Article paru dans Présences magazine du mois de mars 2019. Découvrez le magazine dans son intégralité ici: www.presences-magazine.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire