"Enfin, naissait en mon sein une forte envie de me tourner vers une existence plus contemplative. De là à imaginer la possibilité d’un engagement total, il semblait y avoir de moins en moins de chemin. Il paraissait néanmoins essentiel à mes yeux qu’une entrée dans l’église catholique traditionnelle était quasiment impossible. Comment aurais-je pu engager mon corps et mon âme dans une institution riche à millions, propriétaire terrienne et surtout aussi profondément structurée que hiérarchisée?
Plus je découvrais ce que je considérais être l’enseignement véritable du Christ et plus le fourvoiement du catholicisme me sautait aux yeux!
Comment avait-il pu s’accorder avec un Messie qui s’était éternellement refusé à posséder quoi que ce soit et à la totale liberté d’action, de pensées et de paroles?
Il avait ostensiblement refusé d’établir une hiérarchie parmi ceux qui le suivaient. Pourtant, semblaient-ils, avides d’être tous son préféré. N’est-ce pas Lui qui vivait au jour le jour sans se soucier des frasques des contingences matérielles? Cette façon d'exister avait fini par mettre durablement sa propre existence en péril. Pour l’ensemble de ces raisons, il était inconcevable que j’entre dans ce cursus catholique. Mon dévolu se serait aisément porté sur l’ordre des «Petits frères des pauvres».
Leur engagement sans faille où la nécessité se faisait réellement sentir m’attirait. Rester humble et sans grade se révélait être la plus juste des voies."
Pages 73 et 74 "Les maladies du Bien."
Elle vacille mais ne s'éteint pas!
Ce que j'ai cru comprendre, entendre et ressentir de l'enseignement "véritable" du Christ n'a eu de cesse de se transformer et de s'affiner. Il continue d'en être de la sorte quotidiennement d'ailleurs. La religion m’apparaît de plus en plus telle la "mentalisation" d'une transmission qui ne peut pourtant être comprise qu'avec le cœur...
Dresser des cathédrales, des temples, des statues, des rituels et dogmes n'ont fait qu'abîmer la pureté du cœur christique à mes yeux. Oui, il peut sembler juste et utile aux Hommes d'avoir tout cela à porter de mains, dans la matière et le pragmatisme, mais qu'est-ce donc au regard de l'enseignement de Cet homme?
Pacifique jusqu'au bout de sa mission, rebelle dans son insoumission aux yeux des institutions, de la sorte Il m'apparaît! Il aura cheminé jusqu'à la fin de son existence terrestre sans compromission aucune!
Je crois deviner que la logique matérialiste de la religion touche à sa fin. Elle aura été jusqu'au bout de sa vision aussi fâcheuse qu'elle est pu trop souvent être! Mais aujourd'hui, sous cette forme, arrive sa juste extinction, prête à retourner aux cendres de l'impermanence! Comme le disait le Christ, vient un temps où "tout est accompli".
Et si ce temps venait à grands pas en avant de nous? Les signes de la disparition d'une religion construite sur la pierre en lieu et place du seul cœur?!
Mon cheminement intérieur n'a jamais cessé de vivre et quelques années plus tard, mes introspections continuaient de liquéfier les schémas préétablis. Aucun enseignement, d'où qu'il puisse venir, ne restait sourd à mes oreilles. Bouddha, Socrate, Gandhi.... Tous les éclairages pouvaient venir enluminer mon chemin de recherche. Alors:
Mes méditations et prières devenaient ainsi des ouvertures béantes et directes sur l’univers!
Au cœur d’une d'entre elles, je m’interrogeais alors: Qu’ont donc fait les instances catholiques? Elles qui avaient tant et si bien trahi le trésor de Jésus! Je pensais sincèrement que Son enseignement véritable était de cette teneur :
Aller par-delà le bien et le mal.
Il demeurait impératif d'apprendre à se connaître, re-connaitre, afin d’entrevoir nos bontés enfouies. Une voie royale vers une éthique sans faiblesse. L'ensemble des réponses devaient se trouver à l’intérieur. Chacun semblait aussi bien équipé que tout autre afin de le découvrir.
Le «Connais-toi toi-même» devenait un passe frontières d’une morale trop étriquée vers un sésame à l’univers nourricier. Avec un tel Maître s’était présentée une chance unique pour notre monde. L’empêtrement des lois et des obligations rituelles, le Christ les avait tellement mises à mal. Il les démontait sans les nier… Bien au contraire. N’était-il pas lui-même le pur produit de ce grand judaïsme qu’il voulait réformer!
Il livrait une seule et unique conquête possible au travers de son fameux : «Aime ton prochain comme toi-même». C’est toi-même!
Appel solennel à l’amour dans son plus simple apparat, sans artifice et sans calcul. Une véritable liberté avec pour seule envie que celle de prendre soin de son prochain comme de soi. Comme Le Soi! Cruelle fut la terrible vengeance de ceux qui avaient tant à perdre. Ils leur étaient inconcevables de laisser ce Christ renverser tous les pouvoirs si bien gardés par leur soin. Histoire récurrente de ce monde! Et pourtant, Sa mort sonnait tel un salut pour ceux qui avaient entendu Sa Parole. Un aussi précieux qu’extraordinaire rendez-vous afin de vivre délivré. Certains suivirent Son exemple jusqu’au sacrifice le plus ultime, celui de leurs propres existences. Comment auraient-ils pu mieux montrer le niveau acquis de libération? Quel meilleur témoignage possible de leur compréhension?
Cette fissure, cette cassure, cette merveilleuse ouverture allaient être portées par une poignée tentant de donner naissance au christianisme. Trop de sacrifiés, de suppliciés et de morts pour que, comble du malheur, une poignée ne fasse main basse sur la Révélation. Ils dictaient et imposaient de nouvelles lois, de nouveaux mots (maux) aussi affligeants que les précédents. Confiscation instantanée de l’affranchissement! Imaginez donc le niveau de dangerosité maximale pour les détenteurs du pouvoir.
Il fallait très vite imposer l’autodafé!
Ils faisaient disparaître les textes subversifs au profit de leur doctrine nouvelle. Ils se précipitaient à reprendre le pouvoir laissé vacant et à le centraliser. Ne restait qu’à jeter de temps à autres les miettes du festin de la Liberté à ces peuples affamés.
De toutes les façons, ils ne l’avaient point eu suffisamment en bouche pour goûter à la magnificence de sa saveur. Ces malheureux débris si vite ingurgités, quand bien même leur parfum fut incomparable, ne suffiraient pas à refléter le fabuleux trésor perdu. Une fois encore, l’appropriation était de mise et ce catholicisme naissant produisait, en toute impunité, son lot d’exactions, de massacres et de turpitudes.
Mais à quand le triomphe du Divin?
À quand l’extinction de cette église de pierres qui possède et qui écorche? Autant de bâtiments souillés du sang de victimes expiatoires, d’inquisiteurs sans cœur. Autant de chemins venus de Rome et salis de bottes alourdies de chairs sacrifiées. Piller, brûler, violer, torturer au nom de Celui qui se voulut de la douceur de l’agneau! Christ, Votre triomphante justice pourra-t-elle se faire un jour ici-bas?
Frères «hauts gradés» du catholicisme comme votre éminente fin saute aux yeux!!!
Renoncez aux pouvoirs qu’il vous reste avant qu’il ne soit trop tard. Cédez l’argent, l’or et donnez tout… Instituez donc l’Église des cœurs joyeux! À votre tour, montrez quel sacrifice vous êtes prêts à consentir afin de célébrer, bien tardivement il est vrai, Celui que vous avez voulu prendre pour exemple. Ouvrez amples les portes du Vatican aux sans-abris, aux affamés et malheureux, car exemplaire en tous points votre Jésus le fut. Par pitié, vivez tel qu'Il vécut! Totalement libres de vous engager en Son nom, vous l’êtes.
Si vous consentiez à cet Appel, vous vous glorifieriez de descendre de vos tours «vaticanesques», d’abandonner vos fictives hiérarchies. Si souvent, cet exemple vous a été donné par les plus pauvres et démunis d’entre vous. Ils vous le murmurent depuis l’ombre de leur anonymat. Qu’enfin le grand inquisiteur tranche son manteau de mille morceaux tel Saint Martin. Libérez cette lumière emprisonnée et obstruée depuis maintenant plus de deux mille ans!"
Pages 212 à 216 "Les maladies du Bien".
Ce travail, je le laisse grandir tel un parcours de vie à l'intérieur de moi. Je le laisse frayer chemin au milieu de montagnes d'aveuglements millénaires tel un torrent creusant son lit afin de retourner à l'océan! Ainsi:
Ce passage terrestre, je me refusais à le considérer comme une prison et un lot de souffrances. Cette parenthèse à l'Ordre cosmique, cet épisode se devait, nécessairement, d’avoir une belle utilité, mais laquelle? Expérimenter, se perfectionner, concourir au détachement, tout cela apparaissait telle une évidence.
Se détacher: Oui! Mais de quoi et comment restait un questionnement central. L'infini, la bonté et la sagesse n’étaient probablement qu’une seule et unique chose. Retourner à l’au-delà, ne re-faire à nouveau qu’Un... Probablement, mais enrichi de quoi? Qu’avait donc pu signifier le Christ lors de son ultime souper lorsqu’Il rompit le pain et annonça : «Prenez car ceci est mon corps et mangez en tous» sinon qu’Il serait bientôt parmi les particules, les pollens et les graines de la terre? De cette chair sortirait prochainement des blés produisant notre pain quotidien. Percevais-je bien le message? Était-ce de participer en dernier recours au Tout plus que jamais?
De cette compréhension pouvait naître un enseignement: celui de l’apaisement et de la tranquillité de l’esprit. Dans cette quête, la corporéité servait peut-être à vivre de la jouissance des sens. Chaque jour, chaque instant, graduellement, il fallait accepter son retour prochain vers l’Immensité. Surtout se libérer des peurs et autres craintes en sachant que le beau et imposant renvoi, inéluctablement, s’amorçait!
Il faudrait se savoir, se sentir, dans la bonne direction emplissant l’esprit d’humilité et de partages, en se sentant néanmoins toujours proche de la grande trouée. Et puis, pourquoi pas voir la vieillesse tel un temps consacré au développement spirituel en lieu et place d'une terrible affliction? «Je ne suis que poussières» disait Moïse. Poussières de cendres, de sables, d’étoiles ou de mer mais dispersées aux quatre vents des quatre points cardinaux. Aller s'oublier dans l’éternité sans durée et sans temps... Néanmoins, ici-bas, impossible de faire corps sans corps! Je n'attendrai plus de miracles qui ne seraient pas exaucés mais, simplement, j'apprendrais à écouter et à contempler tout ce qui m'entourait et s’avérait être Le véritable miracle en soi! Pourquoi sans cesse me mettais-je en quête d’extraordinaire, et qui plus est immatériel, là même où le fantastique du règne créatif s’offrait à tous dans chaque instant. L’existence s'imposait alors naturellement comme la plus belle des églises! Un lever de soleil en icône, un arbre ou une source en statue. Et si les religions avaient été une imposture, une falsification? L'authentique ne tenait-il pas dans l'apprentissage de ce que l'on Est et pourquoi l'on Est? (L'on naît) Même au bout de l'ultime dépiautage biologique de nos corps, en les analysant de façon purement organique, il restait néanmoins cette incroyable capacité à la chair de produire pensée et spiritualité. À l’heure de tous les progrès de la science, il devenait flagrant que la contemplation de la Nature s’effaçait. Que restait-il des connaissances ancestrales qui l’avaient si bien intégrée? Pourtant, le décorticage scientifique et microscopique de l’univers montrait de lui-même toute la religiosité. Des miracles et des cathédrales pullulants de saintetés et de reliques d’un immémorial passé s’offraient aux appareils. De découvertes, il n’y en avait point! Seulement des confirmations de connaissances presque oubliées ou refoulées. Malgré les incroyables prouesses de la modernité épluchant, étape par étape, l’ensemble des stades de la Création, il persistait invariablement cet inexplicable résultat. De l’énergie, des pensées, du spirituel s’entrechoquant et s’entrelaçant au sein d’une même Entité. Que dire des milliards de connexions «synaptiales» qui se produisaient à chaque seconde, restées abstraites ou donnant lieu à des paroles et des actes? Étaient-elles vouées à éternellement se confronter ou à finalement communier? Ceci m'apparaissait soudainement comme une immense soupe planétaire s’éparpillant en toutes directions. Je me faisais nécessité de ré-apprendre à goûter la joie de marcher, regarder, aimer, entendre ou écouter… Mais en toute conscience et en tout amour des choses pour ce qu'elles sont! A l'aune de la candeur de ces dons perpétuels. Cela semblait si aisé et pourtant! Derniers arrivés nous étions, tels les ultimes invités à un festin prêt à s'offrir. Tout, ici, mit sous nos mains et nos yeux. L'Univers autour de nous, au travers de nous et en nous... Nous sommes cet univers! Et pourtant, nous foulerions du pied cette même Énergie qui nous aurait offert cela avec amour?! Nous pourrions détruire ce plus sublime des cadeaux offert sans condition et en parfaite gratitude? Pour autant, je n'étais pas en train de me construire une version idyllique de notre planète et restais conscient de l’existence de la souffrance. Seulement, je me tenais prêt à me tourner indéfiniment vers la bonté et l’envie de contemplation. L'ensemble des libertés résidaient tout à coup dans cette merveilleuse possibilité de choisir le meilleur. La simplicité se livrait sans fin et à chaque instant. Une puissance des hauteurs s'offrait tel le plus succulent des fruits... Prêt à être cueilli. Il n’y avait point de condition préalable, de matériel spécial requis. Ceci demeurait tout bonnement en présence et à portée de nos mains. «Demande et l’on te donnera, frappe et l’on t’ouvrira». Au creux de cette révélation, il n’existait aucun orphelin ou déshérité de la volonté. Nous devenions tous des champions olympiques du bon vouloir. Il suffisait de s’octroyer la chance bénite de connaître le meilleur de nous-même et il se présenterait. Le cœur de l’Homme se devait d’être sondé afin de faire remonter en surface sa fantastique capacité compassionnelle. Nul ne pouvait en être démuni quand tout un chacun, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, avait connu la plénitude de cette joie parfaite. Qui s'abstiendrait de revivre un tel moment et de le prolonger à jamais? Se divulguait là le parcours d’une vie : dans chaque journée se révélait le secret de ma présence ici. Cette expérience devenait aussi intense que nécessaire. Cependant, s'en délecter en une seule et unique rasade paraissait impossible! Un nectar si démesuré, si dense, si fort… Les strates inconscientes trop subitement libérées m’auraient probablement submergé. Faudrait-il se résoudre à tout distiller au compte-goutte du quotidien? Patience et longueur de temps que celle d’une existence à apprendre et connaître."
Pages 249 à 254 "Les maladies du Bien".
Rédigé le 22/09/2019.
Sachez que j'ai décidé d'abandonner mon travail salarié depuis 2013 afin de vivre de ma seule écriture tout en ayant choisi de rester libre et indépendant des grandes maisons d'éditions et des multinationales.
Je vous propose donc de découvrir mes ouvrages, tous autobiographiques, en me contactant directement.
En effet, tout comme la télévision aurait pu être le plus fantastique outil à l'évolution et au partage entre humains, internet a aussi basculé dans le contrôle, le pouvoir du dieu argent et même la surveillance de masse. Ainsi, nous avons fait le choix délibéré de remettre l'Humain au cœur de tout et de privilégier les échanges directs, sincères et chaleureux... sans site internet!
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Mille mercis pour vos soutiens et partages.
Fraternellement,
Yan.C'est fort de mes expériences Himalayennes en solitaire et de 20 années de pratique de la méditation que je vous propose cette initiation à la méditation de la marche en don libre et conscient dans la démarche d'un monde fait de partages de nos richesses humaines et spirituelles. L’initiation se déroule sur 2H durant lesquelles je vous offrirai des clés à la découverte de l'instant présent ainsi qu'au fonctionnement du mental et de l'ego.
(5 pers. maximum par initiation)
Yan.
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