dimanche 4 décembre 2011

Politiques vs politicards.

Il y a quelques années, les remous provoqués par le comportement d'Eva Joly avaient mis en lumière la trop grande différence entre les politiques professionnels qui comptent ne plus rien faire d'autre toute leur vie durant et ceux qui y viennent avec une envie sincère de faire avancer les choses. Madame Joly était de celles qui veulent apparemment vraiment tenter de reformer ce système. Contrairement au politicard lambda, elle a consacré sa vie à une cause qu'elle trouvait juste: la magistrature. L'ironie, ici, c'est que la plupart des têtes d'affiches de nos politicards viennent, eux aussi, du milieu judiciaire mais en exerçant le métier d'avocat. 
 Ah! avocat! La profession qui sur le papier donne la merveilleuse impression d'être un des plus beaux et des plus nobles métier du monde et qui s'avère, au final, être pour beaucoup complètement pourri et machiavélique.
  
Défendre la veuve et l'orphelin ne rapporte rien alors qu'à cela ne tienne et les ténors du barreau défendront les puissants et les "mafieux" au prix d'honoraires forts juteux. 
 
Vous l'aurez bien compris: ceux qui atterrissent en politique sont trop souvent les seconds!
L'archétype étant l'avocat qui défend les plus corrompus, et sans pitié, des hommes d'affaires ou autres très grands patrons voyous. 

Le pilier du métier, c'est la Rhétorique. 
 
[Rhétorique: ensemble de règles qui permettent de s'exprimer avec éloquence.] Voilà ce que l'on apprend vite lorsque l'on exerce cette profession sous peine de ne jamais percer! Il est primordial d'avoir une élocution parfaite et de savoir mettre les choses en valeur. Mais le problème est qu'ils ne se contentent guère longtemps d'être de bons rhéteurs.
Vient alors le sophisme.  
[Sophisme: Raisonnement qui semble valide mais dont un élément au moins est faux, le sophisme est généralement volontaire et fait avec l'intention de tromper.] Cette pratique est donc extrêmement précieuse pour défendre des malfaisants dont on connaît parfaitement les agissements. On apprend alors à embobiner son auditoire tout en se moquant complètement de connaître les conséquences dramatiques qu'auront les mensonges et les manipulations dont on aura fait preuve. 
Qu'importe: il faut gagner et c'est tout! 
Bien sûr que tout le monde a le droit d'être défendu mais là, on ne fait pas que ça car on est prêt à écraser la gueule de l'autre quand bien même on en connait l'innocence! C'est donc au sein des prétoires que nos plus grands politicards ont fait leurs classes. Apprendre à duper, à travestir, à mentir comme un arracheur de dents afin de faire gagner coûte que coûte leurs truands de clients ne leur pose aucun problème. 
Ça marche et même très bien! 
Voilà comment leur vient donc l'idée merveilleuse de se lancer en politique puisque l'art du sophisme fonctionne parfaitement. Ainsi se fait la métamorphose directe d'avocat à politicard sans passer par la case "homme politique". Et pourtant "politique" n'est pas une profession mais bien une vocation. Voilà donc pourquoi une femme comme Eva Joly sema la pagaille, le trouble et s'attira les foudres de l'ensemble des politicards de droite comme de gauche. Elle fit l'unanimité sur elle et nombreux sont ceux qui rêvaient qu'elle dégage ... et vite même! Qu’espérait donc cette femme qui voulait garder des convictions tout en dénonçant les arrangements électoraux de son propre parti avec les mastodontes socialistes blindés de carriéristes?
 
 
Du coup, elle fut entourée de conseillés ce qui signifiait qu'on allait lui apprendre à fermer sa bouche et à ne surtout pas mettre en péril cette corporation de politicards/avocats. Tout cela signifie malheureusement que notre corps politique est presque exclusivement composé d'avocats et d'énarques. 
Des gens qui manient les théories et les beaux discours comme personne mais qui ne partagent vraiment pas grand chose avec les peuples qu'ils sont censés représenter.  
C'est tout le drame de ce qu'il reste de notre démocratie! 
En avocat, ils défendaient sans état d'âme des gens dont ils connaissaient la culpabilité et en mode "politicard" ils continuent souvent de mentir, de manipuler et parfois pour ceux qui étaient leurs anciens clients... 
La boucle serait alors bouclée!
Tout ce système est verrouillé et personne d'autres que ceux déjà passés en revue au préalable ne peuvent avoir une chance d'y changer quelque chose. Madame Joly (qu'on apprécie ou pas ses convictions politiques car là n'est pas le plus important ici) y faisait figure d'ovni et en tant que telle fut copieusement pilonnée par tout le monde. Faut-il de l'opiniâtreté pour continuer dans ces conditions !!! Arrivée au point où elle en était, à sa place, je me serais fait un plaisir de dénoncer tout ce système mafieux et corrompu jusqu'à l'os.
 
Finir en beauté quoi!

Yan SERRE.
Rédigé le 04/12/2011.
 
Rétrospective du 06/11/2019:
Une fois encore, il me faut ajouter à tout cela ce que je n'osais pas verbaliser il y a quelques années... Une dimension spirituelle! 
Certes il y a de la corruption, certes il y a du carriérisme, certes il y a une forte désinvolture du corps politique envers le peuple qui l’élit mais n'est-il pas grandement temps à chacun d'entre nous tous de nous prendre en main et d'arrêter de montrer du doigt les travers de ces gens avant que de s'occuper des nôtres?! 
Ne nous faut-il pas reprendre notre pouvoir intérieur avant que de l'offrir à l'extérieur de nous et à ces fameuses personnes?  
Apprendre à être exemplaire et en conformité avec ses propres idéaux de vie. 


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