lundi 12 septembre 2011

Encore des socialistes? #Présidentielles



Force est de constater que nous sommes obligés de mettre un point d’interrogation après «socialistes» tellement on se pose la question de savoir ce qu'il en reste?
Comme la quasi totalité de la classe politique ce parti a cédé aux dogmes capitalistes.
Plus personne ne semble pouvoir ni vouloir penser qu'il y a autre chose que ce postulat de base pour tout modèle de société. 
Après l'effondrement du «communisme» (je le mets entre guillemets car le communisme de fait n'a jamais été pratiqué sous nos latitudes et ce depuis des siècles et des siècles) il était bien normal que ceux qui l'avaient défendu tel que pratiqué ne viennent à disparaître et à perdre toute crédibilité. Avec plusieurs millions de déportés et de morts, de privations de libertés publiques autant que personnelles, de misères matérielles et spirituelles, il était bien normal que cette idéologie disparaisse et se meurt. 
Guerre froide terminée, faillite de toute l'URSS assurée, chute du mur de Berlin achevée et voilà le capitalisme triomphant comme seul et unique modèle durablement possible. 
Quelques théoriciens capitalistes parlaient même de «la fin de l’Histoire» comme si tout était fini et joué pour le bonheur et la liberté de tous. 

Alors, le «communisme» est mort et n'en parlons plus.
 
Les faits le disaient: être capitaliste, c'était vouloir le Bien de tous, la prospérité de tout un chacun avec maison, bagnole, télé et électroménager complet assuré pour tout le monde… un petit bout de paradis quoi! 
Les trente glorieuses se passent (et semblent bien nommées) avec un boom sans précèdent dans l'histoire du confort de l'être humain. En plus, les démocraties avaient déjà vaincu au passage le fascisme et le nazisme, donc vous voyez on vous le redit: 

Le capitalisme, il n'y a pas mieux!  
 
Sauf que (bah oui! il fallait bien qu'il y ait un «sauf que»)  il y a le premier choc pétrolier, une toute petite blague par rapport à celui qui nous attend, qui tire une première fois la sonnette d'alarme mais rien de bien grave et on commence à se lancer alors dans la course à l'endettement
En 1978, la dette est de 73 milliards d'euros et ce n'est rien qu'un petit écart provisoire pour absorber le contre coup du choc pétrolier de 1974... 
En tous cas, c'est ainsi qu'on nous l'avait présenté.
Sauf que quand on regarde la courbe fournie par l’Insee (en fin d'article) on se rend immédiatement compte que l'exception est aussitôt devenue la seule et unique règle! 
A compter de cette date, non seulement aucun gouvernement ne l'a fait baisser mais l'a, au contraire, fait augmenter sans cesse et de façon exponentielle!! 
  
On a donc vécu à crédits depuis 1975 sans qu'aucun de nos hommes politiques ne se pose la question de la pérennité d'un système fonctionnant ainsi!! 

Ce mode de fonctionnement est le même dans l'ensemble des pays occidentaux et on peut donc dire que la voie de l'endettement est la marque de fabrique du capitalisme!!! 
Pourtant, au fil des années, aucun chef d'état de l'OCDE ne remettra en cause la façon de faire qui semble banale et normale
Le parti socialiste lorsqu’il était au pouvoir n'a fait ni mieux ni moins bien que les autres. A son crédit tout de même, une décision capitale... celle de supprimer la peine elle aussi capitale... merci à monsieur Badinter.
C'est aussi l'avènement des années frics et d'une accélération du fossé creusé entre dirigeants et citoyens qui commence ici. 
Les diplômés de l'ENA ont pris le pouvoir et ne le lâcheront plus… 

Si ce n'est en coulisse et au bénéfice des seuls financiers.  

Ceux là, ils se frottent les mains car nos dirigeants sont toujours plus dépendants des créances qu'ils créent et multiplient. S'ils veulent garder le pouvoir et prolonger leurs mandats alors il faut leur foutre la paix aux banquiers et à leurs actionnaires.  

Celui qui ose broncher: il dégage!
 
Voilà, c'est ainsi que les socialistes rejoignirent et épousèrent, l'air de rien et en catimini, les belles théories du capitalismeIls jetaient ainsi aux orties les combats des Blum et Jaurès pour partager les trônes capitonnés des grands banquiers! 
Et là, je suis sûr qu'il y en a quelques uns qui se disent «Waouh! ce type est d’extrême gauche!». 
Vous voyez… C'est là que le tour de force est magistral car sitôt qu'une personne ose se dresser contre le capitalisme, il en devient un gros méchant rouge du style bolchevique avec le couteau entre les dents et les yeux injectés de sang... Rouge, ça va de soi! 
Ces gens ont réussi au cours des années à réduire toute velléité de critique ou de remise en question en une folie dangereuse pour la démocratie elle-même. Si vous osez mettre en doute que ce système est le seul qui peut fonctionner alors vous êtes au choix:  

Soit fou, soit un démagogue patenté.
 
Les socialistes ne jurent, eux aussi, plus que par les mots croissance, pouvoir d'achat, relance de la consommation, mondialisation et tout le gourbis qui va avec. Summum de l'incompréhension, c'est un gouvernement socialiste qui vote la rigueur (saignée) grecque et qui n'est condamné ni renié par aucun parti socialiste européen!!

Non, ils ne font que saluer le courage de ce gouvernement qui a su prendre des décisions braves et difficiles... On croit rêver! 

Ces gens sont en train de brader les services publics de ce pays, solder leurs acquis à tous les grands prédateurs de la finance internationale et se disent, les fesses confortablement installées dans leurs fauteuils de ministres, encore socialistes!! Comble de l'ironie c'est un socialiste millionnaire, alors à la tête du FMI, qui leur a fait voter ces mesures de dingue
Pas une seule tête d'affiche socialo pour crier au scandale... Bah non, y'a pas d'autre alternative que celle là! Et puis avec le parfait scénario d'un DSK en sauveur du système, c'est trop beau pour nos bons socialistes français! 
La quasi totalité du parti est subjuguée par le charisme presque mystique du socialiste de la place des Vosges ou du palais de Marrakech ou du loft de New York ou… et surtout qui pète dans la soie!! 
Il demeurait l'étalon pur sang de la gauche française jusqu'à cette terrible nuit du Sofitel
Mais pour notre part, petits français habitant plus Sarcelles que la place des Vosges, il faudra aussi y passer à la saignée. Sauf qu'il faut jamais trop le dire en pré-campagne électorale. On risquerait ainsi de s'attirer les foudres de tout le reste de la classe politique et surtout celles de la finance
Ha! Oui, vous aviez peut-être déjà oublié que le programme socialiste a d'abord été accepté et estampillé compatible avec la note AAA des agences de notations avant que de vous être proposé!! 
C'est ça le plus important maintenant pour les Hollande, Aubry et consorts... 
Garder notre superbe note financière
Bien plus que de savoir ce que pense et vit vraiment le petit peuple qu'ils disent pourtant chérir! 
Je l'ai déjà dit dans un billet précèdent et je le redis:  

Plus vite on oubliera la sacro-sainte croissance et mieux on s'en portera.
 
La croissance: c'était la marque de fabrique et le symbole de ce capitalisme libéral qui nous a mené vers là où nous nous dirigeons à pleine vitesse, c'est à dire le chaos! 

Au nom de la croissance, nous avons tout sacrifié et surtout l'Humain. 

Le maintient des beaux taux de croissance est plus important que ceux mêmes qui les réalisent! 
Faut-il nous résoudre à laisser cette folle recherche de la sainte croissance nous violer encore durablement alors même que ceux qui la prônent sont prêts à nous faire mourir au travail
Pourquoi les socialistes ne nous proposent ils pas un véritable et nouveau projet de société

Le monde tel que nous le connaissons est en train de s’éteindre et au moment même où le socialisme véritable pourrait revivre... 
Il se contente d'agoniser! 

Il nous propose seulement de poser de nouvelles rustines sur la coque de ce vieux rafiot pourri appelé « capitalisme ».
Les socialistes dorment en première classe tout comme leurs camarades de l'UMP (Les Républicains) et ne se rendent même pas compte que quand le bateau va couler ils seront eux aussi dedans! Leurs belles idées: rien de novateur, de révolutionnaire ou d'intelligemment éclairé mais que du réchauffé: Taxer un peu plus le capital, la finance et les ultra riches afin de retrouver de la croissance... Voilà donc leurs audacieux programmes mais pas trop quand même car n'oubliez pas qu'il nous faut à tous prix conserver le triple A. Mais bordel! vous ne voyez donc pas que tout cela ne vaut plus un clou?
Ne voyez vous donc pas que nous sommes à l'aube de problèmes des millions de fois plus difficiles à surmonter que ceux là?
  
Les prémisses sont pourtant déjà tous étalés là sous nos yeux!
 
Si le "changement climatique" est une réalité (comment en serait-il autrement?) et qu'il provoque les problèmes qu'on nous prédits alors prochainement les états ne seront plus du tout en mesure de rembourser les foyers qui seront victimes de catastrophes naturelles. Elles seront devenues trop fréquentes et trop importantes et par voie de fait toutes les compagnies d'assurances ne  seront plus en mesure de rembourser. 

Alors, elles fonceront vers la quasi faillite!!

Faut-il leurs remémorer le tsunami japonais ou plus fraîchement encore l'ouragan Iréna aux États Unis qui va juste coûter 7 milliards  de dollars?!  
Les assurances étant obligatoires....  Qui pourra encore les payer sans difficultés si les primes de celles ci venaient à exploser?
Pendant ce temps, mesdames et messieurs les socialistes, vous vous souciez de savoir comment nous allons conserver les bonnes grâces des banques et de la finance... Quelle folie!
 
Personne d'entre nous ne souhaite perdre ce qu'il a acquis en terme de confort de vie et de progrès en tous genres mais se voiler la face sur l'inéluctabilité de ces faits ne feront que rendre les choses tellement plus difficiles encore.  
« gouverner, c'est prévoir. » disait Émile de Girardin
Alors messieurs les politiques de tous bords: Sortez vos jumelles!!

Yan SERRE.
Rédigé le 12/09/2011.


Depuis cet article, le Parti Socialiste a fait naufrage.... Premier domino du vilain jeu engagé. Une fois encore, en un mot comme en mille, je n'ai plus qu'un crédo: L'introspection!
Ce que nous vivons à l'extérieur n'est que la somme de nos croyances individuelles si souvent erronées et déviantes. 
Alors comme disait le grand Socrate:
 "Connais-toi toi-même"....


Fichier:Dette publique France 1978-2010.png






5 commentaires:

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  2. N'oublions surtout pas que la dette est née en janvier 1973 lorsque Pompidou et Giscard ont décidé par décret que l'état ne pouvait plus emprunter directement à la Banque de France à des taux dérisoires mais devait emprunter aux banques qui elles-mêmes emprunteraient à la Banque de France !
    Système aggravé par Béregovoy et son âme damnée Naoury qui ont décidé que les fonds étrangers pouvaient prêtés à l'état français. Ce qu nous a mis sous la coupe des spéculateurs....

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  3. Tout d'abord, un grand merci à ceux qui ont consacré un peu de leur temps pour lire mes articles.
    Par l'echange on apprend des choses et je vous remercie pour vos éclairages.
    Il est, en effet, absurde d'emprunter aux banques quand on pouvait le faire à la banque de france si cela fut fait avec intelligence!
    Tout le probleme c'est que l'argent n'est plus un moyen mais uniquement une fin pour notre société et qu'ainsi nous sommes en train de nous entre-dévorer au profit d'une poignée d'ultra riches!!!

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  4. Bonjour,
    Je viens de découvrir votre blog sur Médiapart et apprécie la pondération de vos propos que je partage en tous points.
    Simple citoyenne,je suis avec vous convaincue comme le bon sens l'exige qu'une autre gestion est possible, encore faut-il en voir les moyens.
    Le seul dont nous disposons dans notre"démocratie" reste la voie des urnes et comme votre argumentaire le laisse présentir, il y a de fortes chances pour que nous ayons un deuxième tour UMP/PS...si aucun cataclysme financier ne vient entre temps boulverser la donne et lepeniser les esprits.
    Autre voie possible, celle qu'ont mené les indignados à travers l'Europe et les pays du Maghreb mais face à l'organisation des puissances financières et des politiques qui les cautionnent on assiste à un combat de David contre Goliath.
    En fait, nous sommes nombreux, je l'espère, à réclamer une moralisation de la politique et de ceux qui nous gouvernent et tant qu'elle ne sera pas inscrite dans le marbre à la pace de la règle d'or des déficits budgétaires nous seront toujours pris pour des gogos justes à bon légitimer leurs magouilles.
    Je pense à une nouvelle constitution dont un des articles engagerait personnellement l'élu afin d'éliminer tous les bonnimenteurs si tôt élus si tôt dispensés des engagements de campagne qui les ont portés au pouvoir. Je pense à l'exercice collégial du pouvoir, à tous les niveaux pour élimner les petits chefs et autres bouffis d'ego.
    Je pense, je pense...et constate la profondeur du gouffre au bord duquel flotte mes espérances.

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  5. Nous avons pu contater comme je l'ai écrit dans un de mes articles que les "indignés" espagnols et israëliens ont été traités avec dédain par leurs dirigeants, qui comme monsieur Sarkozy pour nos retraites, attendent patiemment que nous rentrions chez nous.
    Ils comptent sur nos égoîsmes particuliers et l'essoufflement de ceux qui ne le sont pas.
    Et ça marche!
    Je comprends parfaitement l'exaspération que cela provoque et je refléchis depuis plusieurs mois à une nouvelle forme d'action qui soit parfaitement pacifique (étant adèpte de messieurs comme Ghandy, Socrate ou Bouddha...) tout en étant très efficace!
    je paufine ma théorie que je ne manquerai pas de vous exposer dès qu'elle sera finalisée.
    Il est important que nous soyons TRES nombreux pour quelle fonctionne.
    Elle sera opérante dans TOUS les pays occidentaux basés sur le modèle capitaliste.
    Partagez donc le site avec vos connaissances... chaque goutte d'eau supplementaire vient grossir le ruisseau!!
    Healey.

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